jeudi 15 mai 2014

YOLES MORBIHAN et YOLES D'ABOVILLE

Type : Chaloupe voiles-aviron à  2 mâts et voiles au tiers

 
Gréement : 2 mâts non haubanés  ; une misaine et une grand-voile au tiers (plutôt appelée taillevent)
Matériaux : coque en polyester, intérieur en bois.
Premier exemplaire :  2000 en Bretagne.
Longueur hors-tout : 8,1 m
Longueur de la coque : 8,1 m
Longueur à la flottaison :   m 
Largeur maximale : 2,15 m
Tirant d'eau maximal : 0,96 m
Tirant d'air :  m
 Longueur des avirons :  m
Déplacement : 480 kg
Surface maxi de voilure : 54 m²

Coque : effilée

Avant : étrave presque verticale, un peu convexe 

Arrière :  tableau 
Superstructures : bateau non ponté, avec bancs de nage (3 bancs, de 2 nageurs chacun)

L'équipage complet comprend 7 personnes dont 6 rameurs (ou nageurs)
  La yole Morbihan est en quelque sorte la version économique, plus petite, de la yole de Bantry. La coque est construite en plastique par un chantier professionnel, tandis que les aménagements, les finitions et le gréement sont réalisés par des bénévoles d'associations, ou encore par des collèges.
   Par exemple, la yole Galaad a été réalisée en 2000 par des élèves du collège public de Ploërmel, dans le Morbihan. Elle navigue tantôt dans le Lac au Duc, à Ploërmel, tantôt en mer (golfe du Morbihan, rassemblements de voiliers).
   Galaad est le fils de Lancelot dans la légende arthurienne (dont un des hauts lieux est la forêt de Brocéliande, proche de Ploërmel)
                        Galaad à Douarnenez 2010
 
Sterenn à Brest 2012
    Stirenn ar mor a été finie, en 1999, par les élèves de 4e et 3e techno du lycée agricole de Kerplouz, à Auray. Depuis, elle a navigue dans le Golfe du Morbihan et a participé à tous les rassemblements de Brest et de Douarnenez

 La yole Morbihan une embarcation plus pratique à mettre en œuvre et mieux adaptée à la voile que la grande yole, car elle possède une dérive pivotante. Elle est aussi plus facile à transporter derrière une voiture.
   Le bateau a été dessiné par François Vivier et Jean-Michel Viant.
   Il existe une dizaine de bateaux de ce type.

   Attention à ne pas faire de confusion : une yole de Bantry porte le nom Mor-Bihan.

   La Yole D'Aboville ou Yole de mer est un canot sans voiles, lancé en 1982 par Gérard d'Aboville, pour promouvoir l'aviron de mer, après sa célèbre traversée de l'Atlantique à la rame (en 1980 : 71 jours et 23 heures entre le Cap Cod et Brest, sur capitaine Cook). D'Aboville est à l'aviron de mer ce que Tabarly est à la voile.
    Le premier exemplaire a été construit en 1982. François Vivier a proposé un gréement, mais cette yole est restée un pur bateau d'aviron.


Longueur de la coque : 9,6 m
Largeur maximale : 1,7 m
Déplacement : 250 kg  
 
L'équipage complet comprend 7 personnes dont 6 rameurs (ou nageurs) sur 6 bancs

CHALOUPE à 3 mâts de la Marine Nationale

Type : Chaloupe voiles-aviron à  3 mâts et voiles au tiers

Kap Kaval à Douarnenez

Gréement : 3 mâts non haubanés  ; une misaine et une grand-voile au tiers (plutôt appelée taillevent) et un tapecul au tiers ; un foc sur bout-dehors ; une voile d'étai.


Matériaux : bois ; construction classique ; mâts et espars en bois.
Premier exemplaire :  ?
Port d'attache : Kérity - Penmarch (sud Finistère) ; n° GV  D37342.
Longueur hors-tout : 15,7 m
Longueur de la coque : 10,5 m
Longueur à la flottaison :   m 
Largeur maximale : 2,65 m (défenses comprises)
Tirant d'eau maximal : 0,96 m
Tirant d'air :  m
 Longueur des avirons :  m
Déplacement : 2400 kg
Surface maxi de voilure : 54 m²

Coque : effilée, gris clair

Avant : étrave peu élancée ; bout-dehors

Arrière :  tableau ; queue de malet servant à l'écoute du tapecul (le mât étant situé complètement à l'arrière)
 
Superstructures : bateau non ponté, avec bancs de nage

L'équipage complet comprend 16 rameurs en 8 rangs de 2, appelés plutôt nageurs. La chaloupe peut accueillir des passagers (jusqu'à 50 personnes au total ; avec moins de nageurs, bien entendu !) ; ou alors elle peut transporte jusqu'à 3,5 tonnes de matériel.

  Cette chaloupe est un peu la descendante des fameuses yoles de Bantry, mais elle est beaucoup plus récente puisqu'elle ne date que des années 1950.
    Le Kap Kaval (construit) en 1970 était un bateau d'entraînement et chaloupe d'honneur des officiers de l'École Navale de Lanvéoc-Poulmic, la chaloupe a été retirée du service en 2000. S'il a été décidé de la conserver et de la restaurer, c'est parce que le Capitaine de vaisseau Éric Tabarly a tenu à traverser à son bord la rade de Brest pour la cérémonie de son départ en retraite, le 24 juillet 1985. Bon rameur, bon godilleur, Tabarly était ce jour-là l'invité d'honneur, dispensé d'efforts...
  C'était la dernière chaloupe de la rade de Brest subsistant au début du XXIème siècle. En fait, elle n'avait pas navigué depuis 1996 et n'était plus guère en état de naviguer quand, en 2005, on a voulu la restaurer ; il a fallu la reconstruire presque entièrement ; ce qui a été fait au chantier naval de Pors-Moro à Pont l'Abbé (au bord de la rivière, rive gauche). Cela a été possible grâce à une association, Paotred ar Vro. La Marine nationale lui a offert le bateau.
  La première sortie en public a été lors des fêtes de Brest 2008. Elle est présente depuis aux principales fêtes maritimes.
  Pour voir le site internet (avec la photo du départ en retraite d'Éric Tabarly), cliquez ici

   Le nom de Kap Kaval est une bretonnisation de Cap Caval, qui désigne en Français l'extrême sud-ouest du pays Bigouden. En breton, cela s'appelle Penmarc'h et signifie la même chose: Pen veut dire tête ou cap, tandis que Marc'h est le nom breton du cheval. Un des bagadou (ensembles de musique bretonne) les plus connus porte le même nom.

    Dominique Pérotin nous signale qu'elle a dessiné un autre exemplaire, provenant d'Hourtin et naviguant sur le bassin d'Arcachon. Fred Dom nous signale qu'il s'appelle le Canot 13 et est basé à Lantron (NE du bassin).
 
Le Canot 13 sous voiles dans le bassin d'Arcachon. Photos de Fred Dom
Le canot 13 marchant à l'aviron. Photo de Fred Dom.

    Il y en a une autre en restauration à Vannes, le Cap Cepet.
    Le Prince Éric (de 1952) est à Caen ; il appartient à l'association Amerami, après avoir servi aux scouts marins. 
     Juliar (du nom d'une balise située au sud de l'île d'Oléron) a été récemment restaurée et appartient à l'association du chantier Robert Léglise ; comme le Canot 13, elle a servi au centre d'Hourtin.
     D'après Fred Dom, il y en au moins 7, les 2 autres étant à Québec (Ccanot 19) et à l'arsenal de Cherbourg.

mardi 13 mai 2014

VAURIEN

Type :Sloop bermudien   


















Gréement : 1 mât ;  grand-voile bermudienne ; 1 foc ; pas de bout-dehors ; éventuellement spi au portant. Signes d'identification : un V et éventuellement un numéro.


Matériaux : contreplaqué ou polyester

Premier exemplaire : 1951 en France, chez Philippe Viannay (fondateur de l'école de voile des Glénans) ;  plan de Jean-Jacques Herbulot. 

Longueur hors-tout : 4,1 m
Longueur de la coque : 4,1 m
Longueur à la flottaison :   m 
Largeur maximale : 1,5 m
Tirant d'eau maximal : 0,3 / 0,9 m ; dérive sabre coulissante
Tirant d'air :  m
Déplacement :  73 kg
Surface maxi de voilure : 10,5 m² ; spi de 9,5 m²) depuis 2009, une nouvelle grand-voile a été conçue, avec 2 lattes forcées à la partie supérieure.


Coque : à bouchains vifs et fond plat (version contreplaqué) ; à bouchains ronds (version plastique)

Avant : étrave peu inclinée
Arrière : tableau. 
Superstructures : bateau non ponté, cockpit
 1 ou 2 équipiers.

  Le Vaurien est un des bateaux qui sont à l'origine du démarrage de la plaisance en France à partir des années 1950, notamment grâce à son utilisation par l'école de voile des Glénans, puis par les nombreuses écoles de voiles associatives qui virent le jour à cette époque. 3 ans après sa création, 400 exemplaires avaient été construits
   Le nom de Vaurien était, celui du chien qu'avait eu Philippe Viannay, le fondateur de l'école des Glénans. Mais il fait sans doute aussi référence au faible prix de revient de ce petit bateau, à une poque où la plaisance était une activité de luxe. Il pouvait être acheté prêt à servir chantier de Meulan, chantier Constantini à la Trinité sur mer, etc), mais  était également facile à construire en amateur : un bricoleur doué arrivait à le construire dans une seule planche de contreplaqué .
   Cet aspect pratique ne nuisait pas à ses qualités nautiques et le vaurien s'est répandu sur tous les plans d'eau : étangs, rivières, lacs, plans d'eau maritimes calmes (il ne faut pas exagérer, un bateau non ponté de 4,1 m ne peut pas affronter une mer trop agitée). On estime que plus de  36 000 exemplaires ont été construits, La construction en polyester, s'ajoutant peu à peu à celle en contreplaqué (environ 2500 exemplaires, à partir de1965). Herbulot et Viannay n'imaginaient pas un tel succès lorsqu'ils ont construit le premier exemplaire dans leur garage !
   Les premiers exemplaires étaient pratiquement impossibles à redresser mais l'ajout de caissons étanches remplis de mousse a résolu ce problème, rendant le bateau plus sûr. Il faut bien, cependant, accepter de temps en temps de "dessaler" (chavirer, parfois complétement à l'envers). Cela entraînait un exercice intéressant pour redresser le bateau. 
    Nombreux sont les plaisanciers et même les grands coureurs océaniques qui ont commencé leur apprentissage en mouillant leur fond de ciré  ou de maillot de bain (selon la météo) dans le cockpit d'un vaurien.
    Depuis le début des années 1980, les jeunes préfèrent la vitesse des planches à voile ou;, plus récemment, des kitesurf, à la placidité relative des vauriens. Mais de nombreux nostalgiques continuent à entretenir amoureusement leur frêle esquif, les décorant souvent de façon originale et participent aux rassemblements de voiliers traditionnels, n'hésitant pas à côtoyer  les grandes unités ; et des régates de classe sont encore organisées.
     Un vaurien peut facilement être propulsé à la godille, un sport qu'il a popularisé, mais qui semble tombé en désuétude chez une majorité de plaisanciers (il suffit de voir certains essayer de propulser leur annexe à coups de pagaie aléatoires et inélégants). On peut ajouter un petit moteur hors-bord au tableau pour rentrer un peu plus vite en cas de panne de vent. De toutes façons, l'autonomie est limitée (règlementation : ne pas s'éloigner à plus de 2 milles d'un abri ou d'un bateau accompagnateur).
    Vaurien et Caravelle sont un peu les deux chevaux de la mer, mais il en reste sans doute beaucoup plus par rapport au nombre d'unités construites...

GUEPARD et GAZELLE

Type :  Cotre houari
 
 
Le Guépard le plus célèbre du Golfe : La Rieuse
 
On reconnaîtra le propriétaire de La Rieuse ; Eugène Riguidel   


 





  Gréement : 1 mât ;  grand-voile houari (corne très apiquée ; 1 foc ; pas de bout-dehors ; signes distinctifs : une silhouette stylisée de guépard.dans un G, lui-même dans un losange ; numéro d'identification. Simple G pour la Gazelle.


Le logo d'un Guépard

une Gazelle ne se distingue guère que par son logo    
 
Matériaux : bois (guépard) ; sandwich nid d'abeiiles-polyester (Gazelle)
Premier exemplaire : Guépard : 1960 dans le Morbihan ;  plan d'Étienne Riguidel. 
Gazelle à Arzon en 2006.
Longueur hors-tout : 5,5 m
Longueur de la coque : 5,5 m
Longueur à la flottaison : 5,2 m 
Largeur maximale : 2,1 m
Tirant d'eau maximal : 0,25 / 1,1 m (Guépard)  ; 0,18 / 1,10 m (Gazelle) ; dérive pivotante.
Tirant d'air :  m
Déplacement :  600 kg (Guépard) ; 380 kg (Gazelle)
Surface maxi de voilure : 21 m² 
 


Coque : à bouchains vifs ; fond en V presque plat d'où le nom plate du Golfe)
Avant : étrave peu inclinée
Arrière : tableau.
Superstructures : bateau non ponté ; vaste cockpit

 2 à 6 équipiers.

  Construit en "vrai " bois de chêne et non en contreplaqué, le Guépard, ou plate du Golfe, est devenu le petit voilier emblématique du golfe du Morbihan. Depuis que le chantier du Guip de l'île aux Moines le construit en série (plus de 40 unités), on le voit partout dans la Petite Mer, à laquelle il est parfaitement adapté. Son faible tirant d'eau limite les risques d'échouement. Certaines unités sont également construites par des amateurs. Plus d e120 guépards naviguent en régate et sont répertoriés par l'association de classe.
   Il a été conçu par Étienne Riguidel, un cousin du célèbre navigateur Eugène Riguidel, vainqueur avec Gilles Gahinet de la Transat en Double contre Tabarly et Pajot. Eugène Riguidel est, un sacré personnage, sans doute le plus connu des propriétaires de Guépards. Il se l'était même fait confisquer dans le port de Cherbourg, alors qu'il "taquinait" un bateau transportant du plutonium, lors d'une manif..
  La flotte des guépards est impressionnante lors des rassemblements tels que la semaine du Golfe et les régates sont nombreuses ; à armes égales, évidemment, car la monotypie est de rigueur. C'est toujours un spectacle très coloré, dont l'association avec les grands voiliers fait  la particularité et le charme des semaines du Golfe du Morbihan.
 
 

   La Gazelle est beaucoup plus récente ; elle est construite, par le chantier Marine Composite d'Arzon, en sandwich nid d'abeille polyester et son cockpit est autovideur, donnant une plus grande sécurité. De plus, elle est quasiment insubmersible.